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Incursion dans le Nord de la Réserve de Tariquia


Le département de Tarija est situé dans le sud de la Bolivie et fait partie de cette zone géographique que l’on appelle le Chaco (à cheval entre Argentine, Bolivie, Brésil et Paraguay). La capitale régionale, Tarija, est l’une des portes vers l’Argentine. Il existe dans le département une Réserve de Faune et de Flore crée en 1989, alors même que des populations vivaient dans la zone. Dès lors, nombre d’activités humaines ont été strictement réglementées : l’exploitation du bois est devenue illégale, et d’autres activités comme l’élevage et l’agriculture se sont vues très contrôlées. L’apiculture en ruche, avec la variété d’Apis Mellifera, a été introduite dans la seconde moitié des années 1990, afin d’offrir une alternative en adéquation avec la réglementation en vigueur. Depuis, des associations de producteurs de Miel se sont formées, et l’apiculture s’est peu à peu imposée comme une source complémentaire de revenus pour des familles qui conservent une pluralité d’activités.

Ma première incursion dans la réserve s’effectue dans la Nord, dans une zone accessible par une piste de terre régulièrement abîmée par les intempéries. Les foyers d’implantation humaine se divisent en communautés, j’arrive dans l’une d’elles nommée Salinas. Entourés de montagnes forestières, des prés verdoyants s’étalent, parsemés çà et là de petites habitations. On peut voir passer par endroit un cavalier du Chaco qui vous saluera amicalement, même si comme moi vous êtes un Gringo. Vaches, chevaux et ânes se côtoient à côté des petites cultures de maïs, de canne à sucre ou encore de légumes variés. Pour trouver les ruches il faut suffit de s’adresser à un habitant, il se fera un plaisir de vous conduire à son ou ses ruchers. Bien souvent situés dans des espaces isolés de forêts, il faut marcher quelques dizaines de minutes, traverser quelques champs pour entendre le bourdonnement caractéristique de la ruche. En termes de ressources florales mellifères, les abeilles ont du choix. Quelques mois dans l’année sont plus difficiles, notamment lorsque la pluie continuelle de la saison froide empêche toute sortie d’approvisionnement.

Plusieurs visites de ruchers me font dire, qu’une fois de plus, la combinaison est de mise même si les abeilles semblent ici moins promptes à la piqûre que celles de Santa-Cruz ! La végétation qui en vient parfois à dissimuler les ruches ébréchées à la peinture souvent écaillée ne semblent pas nuire à l’activité des butineuses. Très peu de maladies, de bonnes récoltes et des pratiques saines d’apiculture me font dire que cette réserve, paradis de biodiversité, est aussi un paradis pour l’abeille. Trois récoltes de miels par an, les bonnes années, permettent aux apicultrices et apiculteurs de développer leur exploitation et d’atteindre l’autosuffisance économique en matière apicole. La zone de Salinas semble avoir trouvé son équilibre entre activités humaines et protection environnementale et l’apiculture y est pour beaucoup.



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